Annecy-le-Vieux, maison du XIXe siècle, traitement de l'humidité, isolation et finition à l'aide de matériaux naturels

Annecy-le-Vieux, à deux pas du lac, une maison qui étouffe

 Humidité, moisissures, air malsain.

C'est ce que l'on constate lorsqu'on entre dans cette vieille bâtisse en pierre du XIXe siècle. Pourtant, des travaux de rénovation ont été entrepris en 2017: extension sur la façade nord, pose de carrelage sur tout le rez-de-chaussée de plain pied, platrerie, peintures.

En 2019, cela se gâte. Odeur de vieille cave, humidité, moisissures et cloques de peinture font leur entrée en scène.

Une VMC double flux est posée, un traitement sur le bas des murs est réalisé à base de résine sans pour autant résoudre les désordres.

Lorsque la propriétaire des lieux m'a contactée en 2023, elle souhaitait réaliser un enduit chaux-chanvre sur l'existant afin de réguler l'hygrométrie.

Cette requête m'est régulièrement soumise, c'est ici le moment de révéler que ce n'est pas possible car le chaux chanvre doit être appliqué sur le bâti directement.

Je lui ai annoncé qu'il fallait piquer tout ce qui est étanche et/ou malade : enduit ciment, bitume, peinture, plâtre mort soit plusieurs semaines de chantier. Non envisageable pour la cliente.

2023 se contentera de la réalisation d'un stuc dans une des chambres de la maison.

Sur la façade, un revêtement bien connu dans notre région, l'enduit ciment projeté à la tyrolienne. La star d'après guerre. Accompagné de son désormais plus fidèle compagnon : le bitume. Jusqu'au ras de la maison.

Je résume :

carrelage : ETANCHE

peinture : ETANCHE

enduit ciment : ETANCHE

bitume : ETANCHE

maison en pierre : NÉCESSITE DE LAISSER LA VAPEUR D'EAU CIRCULER.

Un an plus tard, l'idée a fait son chemin.

Printemps 2024, piquage de l'enduit ciment extérieur sur 1m de hauteur et libération du pied du mur afin de rendre sa perspirance au bâti. Séchage durant la (relative) belle saison.

L'humidité de cette vieille maison est générée par les habitants eux-mêmes et leurs activités domestiques, les ondées sur la façade et le sol ET les remontées capillaires. Les murs en pierre laissant circuler la vapeur d'eau ainsi produite, il est capital de ne pas lui faire obstacle car si l'eau veut passer, elle passera. Ce sont bien souvent les revêtements intérieurs qui en font les frais (et accessoirement aussi la santé des habitants, mais force est de constater que ceci est souvent perçu uniquement comme un dommage collatéral).

A l'intérieur pourtant, le déshumidificateur tourne encore à plein régime et il n'y fait toujours pas bon vivre.

Alors que vous faisiez vos emplettes de Noël, la maison a enfilé ses chaussettes de laine : insufflation d'un isolant écologique entre le mur en pierre et son doublage en brique. Les ponts thermiques ont été traités par la pose de plaques de liège.

Elimination des  couches de peinture filmogène empêchant la perspirance. Sous cette peinture, un enduit polyacétate (comprenez : issu de la pétrochimie et dont les caractéristiques principales sont d'être lessivable (grâce au plastifiant qu'il contient) et ... étanche !). Sous cet enduit, encore plusieurs couches de peinture, témoins des rénovations successives, avant d'atteindre le plâtre initial.

Et enfin, application d'enduits de terre et de chaux talochés, perspirance garantie !

Solution technique portée par Virgil Fianu, maçon du patrimoine bâti.

A l'heure où parait cet article, les enduits n'ont pas encore fini de sécher. 60 années d'eau contenue dans les murs, on peut bien leur laisser quelques semaines pour parfaire le job.

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